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Psychologue pour adolescentExpatriation : comment accompagnez votre adolescent dans ce changement ?
Expatriation : comment accompagnez votre adolescent dans ce changement ?

Expatriation : comment accompagnez votre adolescent dans ce changement ?

L’expatriation dans un autre pays que celui d’origine est une réelle opportunité. D’autant plus lorsque vous avez des enfants : ouverture sur le monde, apprentissage d’une nouvelle langue, d’une nouvelle culture… Vivre à l’étranger est une expérience qui ne pourra qu’enrichir votre famille.
Et pourtant, cela peut s’avérer être un passage délicat, notamment pour les adolescents. Perte de repère, changement d’amis, extraction d’un environnement connu. Bref, ce qui peut être perçu comme la plus belle expérience d’une vie par certain, peut être vécu comme le plus grand bouleversement pour d’autre.

Dans cet article, nous verrons ce qui rend cette étape plus difficile à cet âge et les actions à mettre en place pour accompagner votre adolescent dans ce changement de vie.

L’adolescence, une période particulière

L’adolescence est une période transitoire entre l’enfance et le début de l’âge adulte. On se cherche, on expérimente, on teste les limites des parents, et on cherche à s’extraire du cocon familial. Toutes ces variables peuvent d’autant plus s’amplifier lorsqu’on retire l’adolescent de son environnement habituel.

Le groupe social et les amis à l’adolescence

En effet, durant l’adolescence, le jeune a tendance à se créer un groupe d’ami solide, avec lequel il va pouvoir passer du temps et grandir en dehors du cercle familial. Déménager durant cette période-là peut être vécu comme un véritable affront ou punition : ses repères, ses amis lui sont retirés.

A cet âge-là, les amitiés ont une importance considérable : elles permettent de se construire et d’offrir un soutien extérieur à l’adolescent qui souhaite s’exprimer en tant qu’individu propre. En effet, appartenir à un groupe social est indispensable et permet de se définir une identité et de s’identifier à d’autres individus.

Partir dans un nouveau pays est égale perte de liberté pour l’adolescent ?

Pour certains adolescents, déménager dans un nouveau pays peut être interprété comme une perte de liberté. On vient bousculer ses habitudes pour un départ vers l’inconnu. Dans ce nouveau pays, il ne connaît personne et il est probable que vous non plus ne connaissiez personne. Il est assez courant lors d’une expatriation en famille de resserrer l’autorité concernant les sorties des enfants. En effet, les parents ne connaissent pas le nouveau pays et ont besoin de s’adapter. Cependant, cela peut être délétère pour l’adolescent qui justement souhaite vivre ses expériences de son côté, sans se retrouver malgré lui tout le temps en famille.

Comprendre le monde par soi-même est indispensable à  cet âge-là, et est un processus qui passe par un mouvement d’affirmation de soi et de différenciation d’autrui.

La prise de risque à l’adolescence

C’est la période où les conduites à risques sont les plus fortes. On retrouve le binge drinking, consommation de psychotropes ou drogues, scarification, conduite sexuelle à risque, trouble du comportement alimentaire, prise de risque dans le sport, accident à répétition…

Comment peut-on expliquer cela ? Les recherches en neurosciences ont montré que certaines régions du cerveau n’était pas assez développé en comparaison à d’autre. En effet, les zones limbiques où se jouent les régulations émotionnelles et le circuit de la récompense sont plus développé que les zones du cortex préfrontal où siège l’inhibition, le jugement.

Ainsi on pourrait résumer cela en « le plaisir l’emporte sur la raison »

L’adolescent ne serait pas capable d’inhiber ses pulsions et rechercherait les récompenses immédiates.

Une réaction d’hostilité face à l’expatriation

Comprendre le monde est indispensable par soi-même est un processus indispensable et passe par un mouvement d’affirmation de soi et de différenciation d’autrui. Ainsi, les conseils de papa maman passent à la trappe, et l’adolescent apprend par essai/erreurs.

Les pairs sont aussi importants : on cherche à impressionner, à s’assimiler au groupe, à être reconnu… Ils peuvent agir comme une pression à adopter certains comportements. On pense notamment à la consommation de tabac ou d’alcool au collège / lycée…

Lors d’un tel changement, l’adolescent peut se sentir plus obligé d’adopter des conduites à risque afin de s’intégrer dans le nouveau groupe. Ou au contraire, cela peut être une réaction d’hostilité face à cette expatriation.

Des bouleversements hormonaux amplifiés lorsqu’on s’expatrie

C’est à l’adolescence qu’opèrent les plus nombreux changements : bouleversements hormonaux, psychiques, amicaux… Bref, c’est une période spéciale, qui peut selon les individus être plus ou moins difficile à vivre.

A l’adolescence, le corps change. Pour les filles, des formes apparaissent. Les garçons muent et grandissent rapidement. On se questionne sur sa sexualité.
Cela amène de grands questionnements et parfois des angoisses, qui peuvent être amplifiés lors d’une expatriation. Et parfois cela peut avoir des effets délétères : trouble du comportement alimentaire, trouble de l’anxiété, dépression, scarification… « En effet, vers qui se tourner en cas de problème ? » peut se demander l’adolescent ainsi que la famille, puisque les amis, les proches, les médecins et autres ne suivent pas ce périple.

 

Expatriation : une nécessité de l’accompagner sereinement

S’expatrier à l’adolescence est une période qui marquera à vie la construction de votre enfant : ouverture sur le monde, apprentissage d’une nouvelle langue, découverte d’une culture… Mais que cette expérience soit le plus positive possible, il faut que votre adolescent puisse le faire sereinement, et cela peut passer par une psychothérapie.

Donner lui de la visibilité

Dans un premier temps, il est important de rassurer l’adolescent en lui donnant de la visibilité dans le futur. Cela peut être sur une date de retour définitive, une date de retour dans la ville d’origine pour revoir ses amis, sa famille… Ainsi, l’adolescent sait qu’il est possible d’accéder à son ancienne vie et à ses habitudes. Cela peut aussi constituer un élément rassurant, de se dire que dans X jours, il reverra ses amis…

Visiter le pays, l’école et l’environnement auparavant

S’il vous est possible au préalable de votre expatriation de vous rendre dans le pays pour vous familiariser avec la culture et visiter le futur lieu de vie ainsi que l’école, n’hésitez pas à le faire. Cela permet à la famille de se projeter. Et surtout, cela permet à l’adolescent de mieux appréhender l’environnement. Rappelez-vous : l’adolescence est une période où les habitudes sont vitales. On cherche à contrôler son espace, son image, ses relations sociales…

Visiter l’école, rencontrer le directeur fera en sorte de se familiariser avec ce nouveau milieu et dédramatiser la rentrée scolaire et le fatidique premier jour. Cela aussi l’occasion de s’intéresser aux différentes activités extra-scolaires proposées…

Lui donner un espace à lui

Il peut être intéressant d’accompagner votre adolescent en lui offrant un espace personnel objectif, en dehors du cercle familial, où il peut exprimer ce qu’il ressent sur la situation, le changement… Dès lors, il est possible de faire appel un psychologue spécialisé dans la thématique de l’expatriation pour l’accompagner dans cette transition.

Psychothérapie d’un adolescent expatrié à Buenos Aires

Une des mes patientes âgées de 16 ans avait du mal à se faire des amis dans son nouveau lycée à Buenos Aires car son temps de présence dans ce nouveau pays était très limité. Elle languissait son retour en France qui devait avoir lieu seulement 1 an après son arrivée. Ce désinvestissement de la sphère sociale et amicale la déprimée et elle présentait des symptômes dépressifs. Durant cet accompagnement, nous avons travaillé sur ses croyances afin de modifier ses comportements.
Par exemple : la croyance qui était de se dire « ça ne sert à rien de me faire des amis car je vais repartir rapidement et je vais avoir de la peine » correspondait à une peur de s’investir et de devoir à nouveau quitter un noyau auquel elle aurait pu s’attacher. En reformulant et repensant « je suis là pendant un an, les amitiés que je me fais ici ne sont pas vaines et pourront se retrouver ailleurs », nous avons pu travaillé sur cette peur de construire et tout quitter. Ainsi, il lui a été possible d’envisager la situation comme celle de son départ de France : elle s’est certes expatrier de France, mais reviendra. Il peut en être de même pour Buenos Aires : partir n’empêche pas de revenir.

Et vous en tant qu’expat, comment gérez vous le changement avec votre adolescent ?

Psychologue et Psychologue du travail, je suis spécialisée dans les problématiques liées au travail et l'expatriation. Ainsi, je travaille avec des français habitant au 4 coins du monde grâce à la téléconsultation. Je consulte aussi dans mon cabinet à Paris 7 en physique. Billingue en anglais, je reçois des patients étrangers parlant cette langue.

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