Quelles sont les conséquences psychologiques du harcèlement scolaire ?

Le harcèlement scolaire est un phénomène qui a toujours existé, mais qui a suscité des discours et des échanges depuis peu de temps. En effet, d’après les chiffres, près d’un enfant sur 10 est harcelé chaque année à l’école. Cela représenterait 5% des enfants scolarisés, un chiffre considérable. Nous avons tous entendu parler d’histoires tragiques, où ces enfants harcelés vont jusqu’au suicide dans certains cas tant la situation est difficile. Les victimes ont souvent du mal à demander de l’aide car ils vivent cette situation comme quelque chose d’honteux. Or, plus la situation est passée sous silence, plus les conséquences sont désastreuses pour la santé psychologique. Dans cet article, nous verrons ce qui définit l’harcèlement scolaire, pourquoi une personne est plus harcelé qu’une autre et enfin les conséquences de ces actions. 

Qu’est-ce que l’harcèlement scolaire ?

Par définition, l’harcèlement à l’école est une violence verbale et/ou physique répétée. Elle met souvent en opposition une victime (le dominé) contre un ou des élèves (le/les dominants). 

On retient 3 caractéristiques : 

• la violence : il y a souvent un rapport de force entre le « dominé » et le « dominant ». 
• la répétition : les actes sont répétées sur une certaine période.
• l’isolement de la victime : la victime est souvent rejetée et isolée et peut difficilement se défendre. 

Attention, l’harcèlement scolaire peut prendre de nombreuses formes : verbale, physique, sexuel, et sur les réseaux sociaux, plus communément appelé le cyberharcèlement.

Pourquoi une personne est-elle harcelée à l’école ?

Les victimes d’harcèlement scolaire se demande souvent ce qu’elles ont pu faire « pour mériter ça ». La réponse générale est simple : RIEN. Lorsque vous êtes victime d’harcèlement scolaire c’est parce que quelque chose chez vous vous différencie des autres : votre poids, votre taille, votre physique,  vos origines, votre orientation sexuelle, vos décisions, votre style vestimentaire, vos capacités physiques et intellectuelles, etc. 

Ainsi, on peut notamment prendre un exemple qui est le plus fréquent, celui de « l’intello » pris en grippe par des élèves souvent moins bons que lui. Ou encore ce garçon qui s’habille avec des vêtements considéré comme féminin, appelé dans la cours d’école « la tapette ». 

Par ailleurs, l’harceler a souvent été harcelé dans le passé. C’est un cercle vicieux qui se répète : pour éviter de se retrouver à nouveau comme une victime, l’harceleur va préférer prendre les devants et devenir bourreau à son tour, même en connaissance du mal qu’il peut faire.

Comment l’harcèlement scolaire affecte la victime mais aussi l’harceleur ?

L’harcèlement scolaire a des conséquences autant pour la victime que pour l’harceleur.

Pour la victime, lorsque l’harcèlement scolaire a lieu durant l’enfance, les tendances à développer des troubles dépressifs et anxieux durant l’adolescence et la vie adulte sont plus forts (Copeland, Wolke, Angold, & Costello, 2013). Ils ont aussi plus de chance d’avoir une faible estime de soi et pire, d’avoir des idées suicidaires et parfois des passages à l’acte (Stapinski et al., 2014).

Pour l’harceleur, des études ont montré qu’il était autant à risque de développer des troubles du comportement ou des troubles de l’humeur telle que la dépression (Smokowski & Kopasz, 2005). 

Conséquence numéro 1 de l’harcèlement scolaire : une baisse de l’estime de soi

Une des premières conséquences développées chez les personnes harcelées est la baisse de l’estime de soi. En effet, être exclu, moqué et mis à l’écart pour ses différences engendrent une remise en question :

pourquoi moi ? SI je n’étais pas ainsi, ils m’aimeraient, il faut que je change.

D’ailleurs, les remarques dites pas les harceleurs peuvent devenir des complexes : « ils se moquent de mes cheveux bouclés, alors je vais les garder attachés ou les lissés »

La personne va douter de ses compétences et se remettre en question.

Conséquence numéro 2 du harcèlement scolaire : tendances dépressives

Les personnes harcelées à l’école sont plus à risques de développer un trouble dépressive. En effet, les études montrent que le sentiment de solitude est plus fort. On retrouve aussi le sentiment de vide et de manque de motivation étaient plus présents (Nansel et al., 2001; van der Wal, de Wit, & Hirasing, 2003). Par ailleurs, les risques de pensées suicidaires sont plus forts. Il en est de même pour les risques de passage à l’acte. 

Conséquence numéro 3 du harcèlement scolaire : la phobie scolaire

Lorsque l’école se transforme en un lieu de souffrance, il n’est pas rare qu’une phobie se fixe sur ce lieu. C’est ce qu’on appelle la phobie scolaire. L’élève a peur d’y retourner et souvent ce met dans des états d’anxiété intense lorsqu’il doit y faire face. Si certaines personnes arrivent à se rendre à l’école, des crises d’angoisses peuvent survenir. Pour d’autres, le seul fait de penser à l’école peut déclencher des crises de panique. 

D’autre part, les victimes d’harcèlement scolaire ont des taux d’absence plus élevés et des notes moins bonnes que leurs camarades (Juvonen et al., 2001).

Comment agir sur les conséquences du harcèlement scolaire ? 

Comme cité précédemment, le harcèlement scolaire a de nombreuses conséquences psychologiques très dures pour la victime. Dans un premier temps, il est impératif d’agir à la source. Cela passe par l’école : en parler à l’école afin que la direction puisse punir les agresseurs et trouver des solutions. Conjointement à cela, il est indispensable d’accompagner la victime via un un accompagnement psychologique. En effet, même si la situation change et que la victime change d’école ou de classe et que les moqueries cessent, les blessures psychologiques resteront à vif et continueront à l’impacter au quotidien. Il est intéressant alors de trouver un psychologue en téléconsultation ou en physique spécialisée dans les adolescents.